BILAN DE SEMAINE : MERDIQUE !
Je suis enfin à Lyon au bout d’une semaine parisienne qui s’est déroulée nettement plus mal que je ne l’aurais souhaité… Bah oui, je suis d’un optimiste exacerbé parfois et j’avoue que ma naïveté a fait le reste. Cette semaine était cruciale pour le système de réservation dont je suis responsable (acharné certainement). Les développeurs m’avait livré le vendredi précédent une nouvelle version avec un module d’après-vente SNCF tout à fait exceptionnel, d’une rapidité sans nom et surtout pendant deux jours sans bug… C’est donc avec une joie incommensurable que j’ai fait partagé cette nouvelle avec ma chef et mes collègues. La semaine de tests avec une « armée mexicaine » s’annonçait donc sous de bons auspices.
Arrivée donc à Paris lundi matin la fleur au fusil, vaquant ici et là entre les services, disant bonjour à tout le monde, me voici donc dans une salle de formation équipée de huit PC prêts à labourer cette version. Je demande le déploiement au département informatique et hop je commence à faire les tests. Génial tout fonctionne, du moins sur des opérations de réservations et d’après-vente simples. Malgré la chaleur qui règne dans la salle, 31°C, ces abrutis avaient coupé la clim, je suis heureux, les tests vont pouvoir commencer dès le lendemain avec l’arrivée de deux personnes.
Le mardi matin, je fais une petite démo à un manager qui passait par là, elle est épatée par la rapidité du système, tout fonctionne alors bien… La matinée se passe plutôt bien, mes collègues enchainent les tests comme des perles. Et puis à 14h00, on reprends les tests et là, paf tout s’effondre, plus rien ne fonctionne. Un dossier A est synchronisé avec le dossier B qui était fait cinq minutes plus tôt, il n’y a plus aucune logique dans le système. Je passe mon après-midi à déchiffrer les fichiers XML pour voir ce qui se passe, envoie des mails aux développeurs à Londres et en Pologne. Rien n’y fait, personne ne réponds et pour l’instant, personne ne sait d’où ça vient. Le soir, je me suis donc fendu d’un mail incendiaire aux managers Monde, Europe & France pour leur faire part de ces bugs qui sont, pour la France, synonymes de non-déploiement. Pas de réponse, rien, nada, niet… J’ai reporté ce jour là 11 bugs majeurs ! Et le développeur est parti en vacances en Tunisie, pile cette semaine !
Le lendemain, situation identique, personne n’a de réponse à m’apporter, c’est sûrement la faute de l’un ou de l’autre, je m’en fout, je veux que ça marche. Journée désolante à souhait et encore une dizaine de bugs majeurs (entre autres impossibilité de rembourser un billet Thalys, aucune réservation de repas sur Eurostar, aucune synchronisation des dossiers…) bref du grand n’importe quoi. Nous étions quatre ce jour là, j’ai du me résoudre à en renvoyer un au bureau. Et comme d’habitude, j’ai fait mon petit rapport encore plus salé que la veille, toujours sans aucun retour. Je suis dépité par tant de désinvolture. Le soir même, je reçois une nouvelle version qui semble corriger le plus important bug, c’est donc avec un peu d’espoir que je teste ça dans la foulée, ça l’air de marcher. Jeudi matin, 8h00 au bureau, je fais toute une batterie de tests qui fonctionnent enfin !
Pendant quatre jours, nous avons du émettre, rembourser, échanger pas moins de 900 billets de train avec pour résultats une application qui n’est même pas prête à être déployer. J’ai eu les plates excuses du responsable du développement, parti en vacances lui aussi pendant un mois, me disant qu’il était désolé de m’avoir livré une version aussi merdique. A la question, avez-vous fait une recette de l’application avant livraison, combien de tests ont été faits ? Réponse : 10 ! Ah oui alors que j’en fait pas moins de 130 par jour, c’est juste un peu limite !
Je suis parti le vendredi soir complètement dépité par cette situation dont personne n’a pris acte visiblement, personne, je dis bien personne en haut lieu n’a eu la délicatesse de vérifier ce qui se passait. Semaine donc merdique à souhait, j’ai juste profité de mon petit frère pour une soirée et me suis un peu reposé. Mais les problèmes ne se terminant pas en si bon chemin, le métro de la ligne 14 étant interrompu entre Châtelet et Bercy, j’ai du prendre la ligne 1 complètement bondée avec les odeurs du soir, raté mon train, mais grâce au service Grand Voyageur, j’ai pu partir à 18h30 pour retrouver enfin mon Chéri que je n’avais pas vu depuis cinq jours. Je peux vous dire que les retrouvailles ont été excellentes !