Si Mozart entendait ça, il se retournerait dans sa tombe !
Depuis quelques années en France, les producteurs de comédies dites musicales ont pris l’habitude de nous abreuver de chansons à longueur d’ondes présentant un vague fil rouge en rapport avec le thème présenté et dès que les « victimes » sont prêtes, c’est à ce moment qu’on nous sort la comédie musicale qui n’en a que le nom à grand renfort de publicité… « Mozart, l'Opéra Rock », dernière production de Dove Attia et Albert Cohen ne déroge pas à la règle…
Lorsque Waquete m’a proposé d’aller la voir et en plus en place VIP sous entendu, avec accès aux coulisses en fin de spectacle, je crois que j’ai été totalement hystérique ! Non pas que j’adore les comédies musicales, mais l’intérêt d’aller voir les coulisses, les décors et puis faire la bise aux chanteurs comme toute bonne groupie me mettait dans une joie incroyable. C’était au Palais des Sports. Après avoir bu un Morito (pas très dosé en rhum tout de même), nous voilà partis chercher nos places. Il était donc bien précisé sur l’invitation « places VIP »… Devant la suffisance et le mépris de l’hôtesse, les places VIP sont passées en catégorie 1 et au 34ème rang, autant dire que pour mâter les beaux mecs (il paraît qu’il y en a, on n’a pas pu en voir), c’était raté.
La clim dans la salle fonctionnait à plein régime, nous étions congelés à un point que même les publicités d’Isabelle Aubret pour son nouveau spectacle « C’est beau la vie » ne nous redonne pas la chaleur. Pourtant, l’excitation de venir voir Isabelle la défraîchie aurait du nous réchauffer. Et ben non ! A l’instar des meilleures poissonnières du Nord, les hôtesses hurlent pour vendre le programme au prix modique de 20 €, sans parler les teeshirts, casquettes et autres pin’s lumineux… Ah, Dove Attia a bien fait les choses pour faire dépenser un maximum aux pauvres gens qui ont payé leur place (en moyenne 60 €) mais qui vont se la faire rembourser par leur CE… Ils peuvent bien se permettre d’acheter un petit quelque chose quand même.
Nous sommes là tous les deux, à s’interroger sur le sujet de ce spectacle. On connaît à peu près 2 chansons mais pas dans le contexte dans lequel elles doivent être placées. Comme je suis bien incapable de vous dire quelle est l’histoire de ce pauvre Mozart, censé être autrichien, mais avec un accent italien, je vous donne le synopsis trouvé sur la toile :
« Mozart, l’éternel adolescent à l’insouciance arrogante, artiste sensible et profond, est en quête d’un absolu musical et de la reconnaissance d’un père dont il ne pourra jamais s’affranchir. Il est également le premier artiste libre de tous les temps, un génie révolutionnaire et précurseur.
Le spectacle commence au moment où son destin bascule : Colloredo devient le nouveau prince-archevêque de Salzbourg. C’est un homme austère et autoritaire qui s’avère totalement hermétique à la musique de Mozart et allergique à la fougue et à l’impertinence du personnage… Mozart a 20 ans. La vie à Salzbourg devient vite intenable. Il décide alors de quitter sa ville en compagnie de sa mère en quête d’un avenir meilleur dans une capitale européenne… Le périple du compositeur va être jalonné d’échecs et de cruelles déconvenues. Aucune cour européenne ne l’engage. Il connaît sa première déception amoureuse avec Aloysia Weber… Sa mère meurt à Paris, une ville qui le rejette et l’humilie. Quand il rentre à Salzbourg, c’est pour y apprendre le décès de l’impératrice d’Autriche… » Passionnant n’est-ce pas ?
Sur le plan des décors et des costumes, il faut bien avouer que tout est somptueux. Ils ont fait fort et mis le paquet. La mise en scène est parfaite et le nombre de danseurs, de chanteurs est surréaliste. Mais je vais devoir m’arrêter là pour les compliments. Tout le reste ne m’a pas séduit. La musique était trop forte ne permettant pas d’entendre les paroles des chansons. Côté chansons justement, deux tubes enfièvrent la salle, Tatoue-moi et L’Assassymphonie. C’est à se demander si les gens ne sont pas venus pour écouter uniquement ces 2 « tubes ». Il aurait coûter moins cher d’acheter le pack-collector-à-se-procurer-d’urgence. Mais comme dit Waquete, nous n’étions certainement pas le cœur de cible de ce genre de spectacles je préfère finalement le théâtre et les petites salles qui ne font pas du pub sur leurs artistes qui jouent avec le public et qui ont un talent infini.